« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. » – Mark Twain
Un projet informatique réunit plusieurs intervenants dont les intérêts peuvent diverger au cours de sa réalisation. Le contrat au forfait, notamment, porte en lui-même les raisons de cette discorde.
Recadrer un projet a toujours plus d’intérêt que l’échec qui conduit à la destruction pure et simple de l’investissement. Les coûts sont au moins 3 fois supérieurs à ceux d’un recadrage. Il y a cependant 2 prérequis à la réussite d’un recadrage : la communication doit subsister entre les différents protagonistes et une évolution à la hausse du coût du projet devra être acceptée par le client. La modélisation des causes de dérive permet d’accélérer la phase d’audit des difficultés.
Comment détecter qu’un projet ne se porte pas bien ? Au nombre d’e-mails échangés ! En grossissant à peine le trait, on peut dire que le nombre d’e-mails est proportionnel à la difficulté que rencontrent les protagonistes à se parler directement et surtout, à se comprendre.
Un autre signe qui ne trompe pas : les échanges principalement orientés autour de la responsabilité des uns et des autres afin de pouvoir se dédouaner d’un éventuel échec du projet. La nature humaine est telle que le premier réflexe devant une difficulté consiste à chercher des poux dans la tête de l’autre.
Lorsque nous intervenons, la première réunion est toujours consacrée à ce que les psychologues appellent « la purge émotionnelle ». L’image n’est pas des plus agréable, mais c’est efficace !
Ce que j’aime à dire lors de ces premières rencontres est qu’il y a des salles de réunion pour échanger sur les responsabilités, qui s’appellent des tribunaux. Or, s’il nous est demandé d’intervenir, c’est que nous ne sommes pas au tribunal. Il faut donc que les parties dépassent leurs griefs et leurs frustrations et changent leur état d’esprit pour se remettre dans une dynamique constructive (« One team »).
Il est essentiel que la communication subsiste entre les différents protagonistes, d’où l’importance d’être réactif afin de ne pas atteindre le point de non-retour, souvent synonyme d’un contentieux inéluctable. Par ailleurs, plus tôt la décision sera prise, moins longue sera la période de recadrage et moins élevé sera son coût…