Conduite de projets Digitaux et IT : Selon le rapport 2020 (Chaos report) du Standish Group* seulement 31% des projets sont à classer dans la catégorie « SUCCESSFULL » !
Définir un projet catalogué en « ECHEC » apparait comme une classification relativement simple à appréhender ; il fait tout bonnement partie des projets abandonnés ou bien qui ne sont pas utilisés. Pour le Standish Group 19% des projets demeurent dans cette catégorie, alors qu’une récente analyse de IDG Research évoquait les résultats alarmistes d’une enquête ou 51% des répondants (DSI, CDO et dirigeants d’entreprises de taille intermédiaire et de grands groupes) déclaraient avoir suspendu ou abandonné des initiatives de transformation digitale. Quelles qu’en soient les causes, ces projets en échec ou en dérive ne suscitent que peu d’enthousiasme au sein des entreprises et leur classement dans un placard ne prête pas à confusion.
Par contre qualifier un projet comme appartenant à la catégorie « RÉUSSI » semble un peu plus délicat voir complexe. En effet plusieurs clefs d’interprétation peuvent être confrontées à des opinions différentes dans l’entreprise. L’approche la plus aisée est de considérer 3 métriques basiques :
– On Time, le projet est délivré dans le délai attendu
– On Budget, le projet a utilisé les ressources financières prévues
– On Target, le projet a atteint ses objectifs de couverture fonctionnelle
Certains voudront parler ici de bonne performance ou d’implémentation réussie grâce à l’atteinte de l’ensemble des objectifs budgétaires et de calendrier ainsi que la conformité avec le cahier des charges. Il n’en demeure pas moins que d’autres indicateurs méritent d’être retenus pour qualifier le projet de réussite.
Les points de vue de l’utilisateur ou bien des commanditaires pourraient dans la plupart des cas correspondre au score des paramètres délais, budget et objectifs fonctionnels. Il est en effet rassurant de s’en convaincre et de s’en contenter bien que la satisfaction doive se mesurer indépendamment de toute autre considération. Si on s’aventure sur ce terrain on rentre dès lors dans une zone beaucoup moins confortable !
Les études du Standish Group mesurent la satisfaction des clients/utilisateurs sur une échelle de 5 niveaux et ceci pour 50 000 projets distincts. Le score des 3 critères cumulés délais, budget et satisfaction permet de positionner 31% des projets étudiés dans la catégorie « SUCCESSFULL ». Pour ce faire les trois meilleurs niveaux de satisfaction permettent de classer ces projets avec un label satisfaisant. On constate néanmoins que 43% des projets ne contentent pas les utilisateurs !
Allons un peu plus loin dans ce qui est nécessaire de mesurer pour s’assurer que le projet est véritablement un succès, c’est-à-dire qu’il crée in-fine la valeur attendue au regard des commanditaires. Concevoir, financer ou mettre en œuvre un nouveau projet ou une application a en effet un objectif principal : générer un impact positif dans l’organisation et sur les résultats de l’entreprise ! Dans ce cas de figure les analystes du Standish Group considèrent qu’un dirigeant recherchant l’efficacité (en anglais effectiveness, capacité d’arriver à son but quelque soient les moyens et le temps consacré) de son investissement ne peut accepter de voir un projet Assez Satisfaisant (en anglais « somewhat satisfied, c’est-à-dire « un peu satisfaisant » !) répertorié dans une catégorie « SUCCESSFULL ». On est alors surpris de constater que les projets permettant de remplir à la fois les bons critères de satisfaction et de valeur crée chutent à 16% !
On en conclura que les critères d’efficience (le rapport entre les résultats obtenus et les ressources mises en œuvre) permettent de classer 31% des projets dans la catégorie « RÉUSSI » et que contre toute attente l’exigence liée aux critères d’efficacité d’un dirigeant ne permet de classer que 16% des projets Digitaux et IT dans cette même catégorie.
*Le Standish Group International, Inc. (Standish Group) est un cabinet international indépendant de conseil en recherche informatique fondé en 1985. Il s’est fait connaître en particulier avec son Chaos Report, une analyse de la conception de 50 000 projets informatiques menée depuis 1994 dans les entreprises privées et publiques du monde entier.
